les Beatles ont finalement décidé de rejoindre les plateformes d'écoutes en streaming à partir de Noël.
Dès minuit passé jeudi, le catalogue du groupe le plus vendeur de l'histoire de la musique sera disponible chez les géants de l'écoute en ligne sans téléchargement, mettant un terme à une carence béante dans un secteur en pleine expansion.
"Ecoutez leur musique dès la première minute" du 24 décembre, peut-on lire depuis mercredi sur le site internet des "Fab Four", John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr.
Le lancement s'adaptera aux fuseaux horaires, attendant 00H01 dans les différentes régions du monde, précise le site www.thebeatles.com sous une photo d'archives des Beatles partageant une longue écharpe rouge et blanche.
"Let It Be", "Hey Jude" ou "Help!": des extraits de leurs plus célèbres chansons accompagnent l'annonce surprise dans une vidéo.
Ringo Starr, l'un des deux survivants avec Paul McCartney, a célébré l'annonce sur son compte Twitter avec plusieurs messages illustrés de nombreux émoticônes.
"Nous venons vers vous par surprise", a-t-il écrit, poursuivant avec "peace and love peace love". "On arrive près de chez vous", a tweeté de son côté Paul McCartney.
En moins de dix ans, entre 1962-1970, le groupe de Liverpool a révolutionné la musique. Avec plus de 600 millions d'albums vendus, il est resté immensément populaire malgré sa séparation.
"Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band", "Abbey Road" ou encore "Revolver", avec douze albums originaux dont un double, douze maxis et 22 singles en Grande-Bretagne, leur discographie prolixe a battu les records en tout genre de l'industrie du disque.
Mais jusqu'à jeudi, une recherche sur les sites de streaming pour tenter d'écouter les Beatles ne menait que vers des versions de leurs tubes faites par d'autres artistes... avec plus ou moins de talent.
Ils seront désormais disponibles sur neuf grandes plateformes de streaming: Spotify, Apple Music, Slacker, Tidal, Groove, Rhapsody, Deezer, Google Play et Amazon Prime.
Côté nouvelles technologies et internet, les "Fab Four" avaient déjà fait de la résistance face à la boutique en ligne d'Apple, iTunes: leur catalogue n'y était apparu qu'en 2010, près de sept ans après la création du service.
Le catalogue des Beatles appartient au label Universal depuis son rachat d'EMI en 2012. La propre société des Beatles, Apple Corps, en contrôle également les droits.
- 'Musique jetable' -
L'arrivée des Beatles représente un énorme coup pour les plateformes de streaming, qui sont critiquées par de nombreux artistes les accusant d'offrir des compensations dérisoires aux chanteurs.
La pop-star américaine Taylor Swift a ainsi retiré sa discographie de Spotify en 2014, avant de décider de diffuser son album "1989" sur Apple Music à sa sortie en juin, après une améliorations des indemnités accordées aux artistes sur cette plateforme.
La Britannique Adele refuse elle de mettre son dernier disque "25" à disposition des sites de streaming. Ce qui ne l'a pas empêchée de devenir, avec six millions de copies en quatre semaines, l'album le plus vendu à sa sortie aux Etats-Unis depuis... son précédent opus "21", sorti en 2011.
"Le streaming, c'est un peu comme de la musique jetable", a-t-elle déclaré récemment au magazine Time.
Comme les Beatles, d'autres groupes mythiques dont Led Zeppeling et AC/DC ont boycotté le streaming avant finalement d'y venir.
D'autres artistes comme Neil Young ou le chanteur de Radiohead Thom Yorke font eux toujours de la résistance.
Malgré les réticences de certains, de nombreuses maisons de disques perçoivent les plateformes de streaming comme un débouché incontournable dans un marché en mutation rapide.
Le suédois Spotify est le plus gros acteur mondial avec 75 millions d'utilisateurs, dont 20 millions qui payent pour son service sans publicité. Il est confronté à une concurrence croissante de nouveaux acteurs comme Apple Music ou Tidal (soutenu par le rappeur Jay Z), qui tentent tous les deux de se distinguer en proposant des contenus exclusifs ou de la vidéo.
Les recettes tirées de la musique en format numérique (streaming et téléchargements notamment) sont parvenues pour la première fois en 2014 à égaler celles des ventes physiques, selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique (Ifpi). Les recettes du streaming ont elles dépassé celles des téléchargements en ligne dans 37 pays.