L'OMS a annoncé jeudi une réunion d'urgence le 1er février sur l'épidémie de zika, soupçonnée de provoquer de graves malformations congénitales, alors que le virus se propage "de manière explosive" sur le continent américain, avec 3 à 4 millions de cas attendus cette année.
Inquiète de "la possibilité d'une propagation au niveau international" et face à une "association probable de l'infection avec des malformations congénitales et des syndromes neurologiques", l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a convoqué un comité d'urgence pour le 1er février afin de décider si l'épidémie constitue "une urgence de santé publique de portée internationale".
"Le virus a été détecté l'an dernier dans la région des Amériques, où il se propage de manière explosive. Le niveau d'alerte est extrêmement élevé", a déclaré à Genève la directrice de l'OMS, Margaret Chan.
Déjà, la France et le Canada ont fait état de voyageurs ayant contracté le virus pendant des séjours dans des zones touchées par cet agent infectieux à l'étranger, avec cinq cas et trois respectivement. Aucun des patients n'a présenté de forme grave de l'infection, ont précisé les autorités des deux pays.
L'agence spécialisée des Nations unies est particulièrement préoccupée en raison du "manque d'immunité" des populations "dans les régions nouvellement infectées" et "de l'absence de vaccins, de traitements spécifiques et de tests de diagnostic rapides".
Pour ce qui est d'un vaccin, il n'y en aura probablement pas de sûr et efficace contre le virus avant plusieurs années, a estimé le directeur de l'Institut américain des allergies et maladies infectieuses, le Dr Anthony Fauci, même si les recherches semblent prometteuses.
La directrice de l'OMS a par ailleurs souligné que "la situation découlant d'El Nino (phénomène climatique particulièrement puissant depuis 2015 et qui favorise le réchauffement climatique) devrait cette année accroître le nombre des moustiques".
Comme la dengue et le chikungunya, le zika, qui tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été repéré pour la première fois en 1947, se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus (moustique tigre).