La levée des sanctions occidentales contre l'Iran, et donc son retour imminent sur un marché pétrolier déjà saturé, plombe les cours. Ce lundi, le baril de Brent est tombé brièvement à un plus bas, sous les 28 dollars en Asie. «Cette baisse est due à la levée des sanctions occidentales vis-à-vis de l'Iran. Le retour des exportations de brut iraniennes signifie que la situation de surabondance de l'offre va s'aggraver», explique Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures.
En application de l'accord historique conclu en juillet entre Téhéran et les grandes puissances, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a certifié samedi que l'Iran avait respecté ses obligations visant à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire. Cette attestation a entraîné la levée des sanctions économiques et financières de l'UE, des Etats-Unis et de l'ONU avec effet immédiat. Ces sanctions avaient asphyxié l'économie de cette puissance régionale, membre de l'Opep qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes réserves de gaz.
Après la levée de la plupart de ces sanctions, les craintes d'une surabondance de l'offre ont fait chuter les prix du pétrole. Le Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mars a ainsi chuté lundi à 27,67 dollars avant de remonter au-dessus de 28 dollars. La dernière clôture du Brent sous les 28 dollars remontait à novembre 2003. Vers 2h45, le Brent se négociait en Asie 43 cents en dessous de son cours de clôture de vendredi, à 28,51 dollars. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février cédait lui 35 cents, à 29,07 dollars.
Si l'Iran a d'importants stocks de pétrole, il doit toutefois «trouver des acheteurs», fait remarquer Ric Spooner, analyste chez CMC Markets à Sydney.
Les cours de l'or noir ont dégringolé depuis juin 2014 - quand le baril se négociait 100 dollars - en raison d'une offre excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies, comme la Chine, en plein ralentissement.