Les "bobbies" vont arrêter de scruter jour et nuit la fenêtre de Julian Assange. La police britannique a annoncé, lundi 12 octobre, l'arrêt de la surveillance physique 24 heures sur 24 de l'ambassade équatorienne à Londres, où est réfugié depuis plus de trois ans le fondateur de WikiLeaks.
"Il est disproportionné de conserver une présence permanente d'officiers", ont expliqué les autorités dans un communiqué, alors que cette surveillance était critiquée pour son coût. D'après WikiLeaks, qui a créé un site internet pour dénoncer le "gaspillage gouvernemental" représenté par la surveillance policière britannique de l'ambassade, le coût de cette mesure s'élève à près de 17 millions d'euros pour les contribuables britanniques.
Les autorités l'arrêteront s'il sort du bâtiment.
"Toutefois, l'opération pour arrêter Julian Assange continue et s'il devait quitter l'ambassade, la police britannique mettrait tout en œuvre pour l'arrêter", a précisé Scotland Yard. Le fondateur de WikiLeaks, accusé de viol par une Suédoise depuis 2010 et visé par un mandat d'arrêt européen, vit reclus depuis juin 2012 dans l'ambassade équatorienne de Londres, dans le quartier chic de Knightsbridge, près de Hyde Park.
Parallèlement, le ministère britannique des Affaires étrangères a convoqué, lundi, l'ambassadeur d'Equateur à Londres, Carlos Abad Ortiz, pour "exprimer une nouvelle fois [sa] profonde frustration". "Nous avons l'obligation légale d'extrader Assange en Suède", a réitéré un porte-parole de la diplomatie britannique.
Julian Assange refuse de se rendre en Suède de peur d'être extradé vers les Etats-Unis. Il pourrait devoir y rendre des comptes sur la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500 000 documents classés "secret défense" sur l'Irak et l'Afghanistan et de 250 000 communications diplomatiques.