L'organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié lundi d'"urgence de santé publique de portée mondiale"l'épidémie du virus Zika, soupçonné de causer des malformations congénitales, le Brésil déconseillant dans la foulée aux femmes enceintes de venir aux JO cet été.
"Nous devons agir", a affirmé la directrice de l'OMS, Margaret Chan, lors d'une conférence de presse à Genève à l'issue d'une réunion exceptionnelle de son comité d'urgence.
L'OMS a jugé qu'un lien entre ce virus transmis par un moustique et une explosion en Amérique du Sud du nombre de cas de microcéphalie, malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec une tête et un cerveau anormalement petits, était "fortement suspecté, bien que non prouvé scientifiquement".
"Tous s'accordent sur le besoin urgent de coordonner les efforts internationaux pour poursuivre les investigations et mieux comprendre cette relation", a dit Mme Chan.
Elle a, en conséquence, décrété que cette situation était "une urgence de santé publique de portée mondiale".
L'agence de l'ONU semble soucieuse de faire oublier les critiques liées à sa réponse jugée trop faible face à la récente épidémie d'Ebola en Afrique.
L'OMS a averti la semaine dernière que le virus se propageait "de manière explosive" dans la région des Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus en 2016.
L'OMS s'est abstenue jusqu'à présent de formuler des recommandations concernant les voyages dans les zones affectées par le Zika.
Mais le Brésil, pays le plus touché par le Zika avec près de 1,5 million de cas selon l'OMS, a formellement déconseillé dès lundi soir aux femmes enceintes de venir dans le pays où sont prévus les Jeux olympiques en août.
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, s'est toutefois dit lundi confiant dans le bon déroulement des JO, malgré l'épidémie.
Le Brésil avait sonné l'alarme en octobre, lors de l'apparition d'un nombre inhabituellement élevé dans le nord-est du pays de cas de microcéphalie. Depuis, 270 cas confirmés de cette malformation et 3.448 cas suspects ont été enregistrés, contre 147 en 2014.
La Colombie, deuxième pays le plus affecté par le virus, prévoit plus de 1.500 cas du syndrome neurologique de Guillain-Barré (SGB) pouvant y être liés, a déclaré lundi le ministre de la Santé, Alejandro Gaviria.