L'Australie a averti mercredi qu'elle ne se laisserait pas "intimider" dans sa quête de justice, après qu'une enquête internationale eut conclu que le vol MH17 avait été abattu dans le ciel ukrainien par un missile de fabrication russe.
Parmi les 298 passagers et membres d'équipage tués à bord du Boeing 777 de la Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur en juillet 2014, 38 étaient des citoyens ou des résidents australiens.
Bien que l'enquête internationale menée par les Pays-Bas n'ait pas désigné les coupables, Kiev et les Occidentaux ont accusé les rebelles prorusses. Des accusations balayées par Moscou qui rejette la responsabilité sur l'armée ukrainienne. En juillet, la Russie avait opposé son veto à une résolution des Nations unies visant à établir un tribunal spécial.
"Nous ne nous laisserons pas intimider par qui que ce soit. Nous poursuivrons notre quête de justice pour ceux à bord du vol MH17", a martelé la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop à la radio publique australienne. "La Russie cherche à discréditer l'enquête, a-t-elle ajouté. Les protestations de la Russie ne sont pas une surprise, cependant nous ne serons pas dissuadés d'oeuvrer pour obtenir justice."
De son côté, le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a salué le rapport d'enquête. "Nos pensées et nos prières vont avec les familles et proches des victimes du vol MH17 de la Malaysia Airlines qui a été abattu", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Après 15 mois de travail, l'enquête internationale coordonnée par les Pays-Bas a conclu que l'avion avait été abattu par un missile sol-air de type BUK de fabrication russe.
Les enquêteurs internationaux ont conclu que le vol MH17 a été abattu en juillet 2014 par un missile sol-air de type BUK tiré d'une zone de l'est de l'Ukraine contrôlée par les rebelles prorusses, a rapporté mardi 13 octobre le quotidien néerlandais de Volkskrant. Le journal de référence cite trois sources "ayant contribué à la finalisation du rapport" sur les causes du crash, qui est publié ce mardi aux Pays-Bas par le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV), coordonnateur de l'enquête internationale.
"Le vol MH17 s'est crashé suite à la détonation d'une ogive à l'extérieur de l'avion contre le côté gauche du cockpit", a déclaré le directeur du Bureau d'enquête néerlandais pour la sécurité (OVV), Tjibbe Joustra, lors d'une conférence de presse. "Cette ogive correspond au type de missiles installés sur les systèmes de missile sol-air BUK". "Nous avons conclu qu'il y avait suffisemment de raisons, pour les autorités ukrainiennes, de fermer par précaution l'espace aérien au dessus de la partie est du pays" a-t-il par ailleurs déclaré.
Un Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur avait été abattu le 17 juillet 2014 dans l'est de l'Ukraine, zone en proie à des combats entre séparatistes prorusses et forces gouvernementales. Les 298 personnes se trouvant à son bord, dont deux tiers de Néerlandais, étaient décédées.
Almaz-Anteï, le constructeur russe des systèmes de défense antiaérienne BUK dont un missile est à l'origine du crash du vol MH17 au-dessus de l'est de l'Ukraine, a contesté dans la foulée les conclusions de l'enquête internationale menée par les Pays-Bas.
Après avoir fait exploser un missile BUK près d'un avion qui n'est plus en exploitation, le fabricant russe a conclu que son "expérience en conditions réelles démentait complètement la version des Néerlandais à propos du type de missile utilisé et de l'endroit depuis lequel il a été tiré", a annoncé lors d'une conférence de presse Ian Novikov, le PDG de Almaz-Anteï.